Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- Point sur la situation à Gaza
- Fermeture de plusieurs postes frontières entre la Finlande et la Russie
- Accord entre le conseil et le parlement européen sur le transfert des déchets
Bonjour Joris, commençons ce journal en évoquant les manifestations pro-palestiniennes qui se sont tenues dans plusieurs villes européennes ce week-end.
Oui, en France notamment 45000 personnes sont descendues dans les rues pour demander une paix durable à Gaza selon le ministère de l’intérieur. Une manifestation organisée à l’initiative d’un collectif d’artistes qui tenait à ce que la mobilisation se tienne sans slogans.
De l’autre côté de la Manche, à Londres, plusieurs cortèges ont également battu le pavé.
Des manifestations qui ont d’ailleurs indirectement provoqué l’éviction de la ministre de l’intérieur britannique Suella Braverman la semaine dernière. Elle qui avait qualifié ces cortèges de “marche de la haine” et avait critiqué la police pour avoir laissé s’organiser une marche pro-palestinienne.
Ces manifestations se déroulaient tandis que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen était en déplacement à Rafah, seul point de sortie de la bande de Gaza ne passant pas par Israël.
Au cours de ce déplacement Ursula von der Leyen a remercié l’Égypte pour je cite “son rôle” dans la fourniture et la facilitation de l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza”.
Ce déplacement visait sans nul doute également à contrebalancer l’image jugée par beaucoup désastreuse de son précédent déplacement dans la région le 13 octobre. Certains Etats membres s’étaient désolidarisés de son discours jugé beaucoup trop tranché en faveur d’Israël sans aucun mot pour les souffrances des Gazaouis.
Ce déplacement avait d’ailleurs été suivi d’une fronde inédite au sein de la commission ou des fonctionnaires avaient publiquement dénoncé un soutien, je cite, “inconditionnel” d’Ursula von der Leyen à Israël.
Elle a également profité de ce déplacement pour saluer les efforts humanitaires de Chypre.
Tout à fait, le président chiprïote Nikos Christodoulides a annoncé être sur le point de boucler des négociations avec Israël pour l’ouverture de couloirs humanitaires maritimes vers Gaza. L’île de Chypre, l’État membre de l’Union européenne le plus proche de Gaza, servirait de point de relais pour l’aide humanitaire, qui serait ensuite acheminée par bateau vers une zone “sûre et neutre”.
Une aide particulièrement bienvenue, alors que la situation dans l’enclave ne cesse d’empirer.
Oui l’attention internationale est largement focalisée sur le cas de l’hôpital Al-Shifa, victime de plusieurs raids de l’armée de Tsahal. L’État israëlien soupçonne le bâtiment de dissimuler une base souterraine du Hamas, et a déclaré avoir découvert un tunnel sous l’hôpital, qui aurait été utilisé dans un cadre terroriste. Israël recherche également des informations sur les quelques 230 otages qui seraient détenus par le Hamas
L’OMS, qui qualifie l’endroit de “zone de mort” , travaille actuellement à l’évacuation des patients de l’hôpital. Au total, selon le Hamas, plus de 12000 Palestiniens auraient été tués depuis le 7 octobre.
Continuons ce journal en nous rendant en Finlande, où Helsinki a annoncé vendredi 17 novembre la fermeture de plusieurs postes frontières avec la Russie.
Oui, selon l’agence de presse Reuters, plusieurs dizaines de migrants se sont présentés aux postes-frontières fermés par Helsinki. Ces personnes, souvent en situation irrégulière, établissent donc des campements devant les postes, alors que sur place les températures frôlent régulièrement les 0 degrés. Au total, ce sont quatre postes qui ont été fermés, soit la moitié des points de passages entre les deux pays. Cette fermeture devrait rester effective au moins jusqu’au mois de février prochain.
Pourquoi le gouvernement finlandais a-t-il subitement décidé de verrouiller sa frontière ?
Le gouvernement finlandais accuse Moscou de laisser volontairement partir des migrants vers la Finlande pour sanctionner le rapprochement d’Helsinki avec les États-Unis et son adhésion à l’OTAN. Des accusations contestées par le Kremlin, qui dénonce quant à lui la fermeture de ces postes et menace la destruction des “relations bilatérales” entre les deux pays. Minsk, allié de Moscou, avait il y a quelques mois usé de la même stratégie pour tenter de déstabiliser son voisin lituanien.
La Finlande qui craint pour sa sécurité depuis le début de la guerre en Ukraine.
Oui, c’est d’ailleurs pour cette raison que le pays a adhéré à l’OTAN au mois d’avril dernier. Longtemps neutre et ayant gardé jusqu’à récemment de bonnes relations avec Moscou c’est l’attaque de Moscou sur l’Ukraine qui a finalement conduit Helsinki a demander son adhésion immédiate à l’Otan.
Et concluons ce journal en évoquant l’accord auquel sont parvenus le Conseil et le Parlement européen au sujet des transferts de déchets.
Oui, juste avant le début de la session plénière qui se tient cette semaine à Strasbourg, les députés de la commission Environnement se sont entendus avec le conseil sur le durcissement des mesures de contrôles. Ne reste plus aux deux entités qu’à approuver formellement l’accord avant son entrée en vigueur.
Et concrètement qu’apporte ce texte ?
Pour la rapporteure du texte, Pernille Weiss, “les déchets constituent une ressource lorsqu’ils sont correctement gérés”. On parle ici des déchets destinés à être valorisés, c'est-à-dire à être réutilisés à d’autres fins.
Ces déchets ne pourront donc être envoyés aux pays non membres de l’OCDE, qu’en cas de traitement des déchets de manière, je cite “écologiquement rationnelle”. Une liste d’États sera mise en place par la Commission et actualisée tous les deux ans à ce sujet.
Et comment cela se passe pour les autres types de déchets, comme les déchets dangereux ?
Pour les déchets dangereux, il faut remonter à 1992 et la convention de Bâle. Un accord international, ratifié par 164 États, à l’appel desquels manquent notamment les États-Unis. Le but était alors de limiter le transfert de ces déchets inutilisables et nocifs des pays du nord vers les pays du sud, ainsi que d’aider les pays en développement à mieux gérer leurs déchets.
Et malgré cet accord, l’Europe a toujours tendance à envoyer une grande quantité de déchets vers l’étranger.
Oui selon Eurostat, en 2020, les 27 ont envoyé plus de 33 millions de tonnes de déchets hors de leurs frontières. En particulier vers la Turquie qui en a accueilli 13,7 millions de tonnes cette année-là. C’est d’ailleurs un des points critiqués de ce texte. Ankara fait partie de l’OCDE et n’est donc pas concernée par ses mesures, alors qu’il s’agit de la destination numéro 1 des déchets européens.
Un journal de Thomas Kox et Joris Schamberger.