Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 25 janvier

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 25 janvier

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour : 

- Pénurie de médicaments en Europe

- Fin de la dépendance européenne en matière de batterie ?

- L’Estonie et la Lettonie ont annoncé l’expulsion des ambassadeurs russes de leurs territoires

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura. Débutons l’édition du jour en nous intéressant à la pénurie de médicaments à laquelle l’Europe doit faire face depuis plusieurs mois déjà. 

Bonjour à tout·es, bonjour Raphaël, en effet, l'accès au paracétamol, aux antibiotiques et à d'autres médicaments devient de plus en plus difficile pour les Européen·nes, qui connaissent de graves pénuries de médicaments. 

Une situation devenue générale ces derniers mois, Laura.

Oui, 25 des 27 États membres manquent en ce moment d'amoxicilline, un antibiotique utilisé pour traiter un certain nombre d'infections bactériennes et respiratoires, notamment chez les enfants. L’Italie, la France, le Royaume-Uni, l’Espagne et le Portugal sont particulièrement touchés. Les États-Unis, le Canada et l’Australie n’échappent pas non plus à ces difficultés d’approvisionnement et enregistrent depuis octobre le même genre de pénuries. D’après l’OMS, 80% des 35 pays suivis ont signalé être en manque de ce genre de médicaments.

Plusieurs facteurs sont en cause, notamment la dépendance européenne vis-à-vis de la production chinoise.

Effectivement face à l’explosion des contaminations à la Covid en Chine ces dernières semaines, Pékin a réquisitionné ses usines pour alimenter son marché national. La Chine rappelons-le, produit la majorité des matières premières nécessaires à la fabrication de certains médicaments, tels que l’amoxicilline et le paracétamol. Des médicaments sous-traités par les Occidentaux à l’Inde et à la Chine depuis plus de 30 ans en raison de leur faible rentabilité et du coût des investissements nécessaires à leur production.

Et pour pallier ces pénuries, la Commission et le Parlement entendent relocaliser.

Oui, c’est en tout cas l’objet des discussions de ces dernières semaines à la Commission et au Parlement. Les législateurs estiment que la forte augmentation de la demande et l'insuffisance des capacités de production sont les principales raisons des pénuries de médicaments observées dans l'UE. Pour pallier le problème dans les années à venir, les parlementaires appellent à la relocalisation de la fabrication des médicaments sur le sol européen. Une mesure qui avait déjà été proposée en 2021 et soutenue par les citoyens dans le rapport final de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

Continuons ce journal en évoquant la question de la dépendance européenne à certaines puissances. Une bonne nouvelle Laura, l’Europe pourrait bien se passer de la Chine pour produire ses batteries de voiture électrique d’ici à 2027. 

Oui c’est en tout cas le constat fait par l’ONG Transport & Environment ce mardi, l'UE est sur la bonne voie pour produire suffisamment de cellules Lithium-ion d'ici à 2027 pour répondre entièrement à la demande intérieure de véhicules électriques et de stockage d'énergie. Il faut néanmoins rester prudent, plusieurs conditions sont nécessaires : l’ONG estime que l’Europe doit avant tout construire une politique commune pour concrétiser tous les projets européens de production annoncés ces dernières années. L’ONG souligne également que l’UE doit apporter tous les financements nécessaires pour contrer les subventions américaines dans le secteur automobile.

L’ONG attend donc une réponse européenne à l’Inflation Reduction Act, le plan protectionniste de Joe Biden.

Exactement. Le plan de relance de Washington, annoncé en décembre dernier et dont l’objectif affiché est de lutter contre le réchauffement climatique est accusé de très largement favoriser la préférence nationale. Ce plan a de fortes conséquences pour le marché européen des voitures électriques puisqu’il prévoit un crédit d'impôt pour l'achat d'un de ces véhicules, si ce dernier, et sa batterie, ont été construits dans une usine américaine. Une législation qui exclut de facto les voitures et batteries fabriquées en Europe. Une situation qui pourrait bien conduire à la délocalisation de certains projets outre atlantique pour des raisons économiques. Une réponse européenne est donc attendue et la commission est en ce moment en discussion pour la mise en place d’un éventuel plan européen pour contrer ces subventions américaines.

Terminons ce journal du côté des États baltes. Ce lundi, l'Estonie et la Lettonie ont annoncé l’expulsion des ambassadeur·ices russes de leurs pays.

Oui les tensions entre la Russie et les pays baltes, l'Estonie et la Lettonie, se sont largement tendues ces derniers jours. La Russie a annoncé lundi l'expulsion de son territoire de l'ambassadeur estonien, pointant du doigt la "russophobie totale" de Tallinn, après l'expulsion en janvier d’une vingtaine de diplomates et employés de l'ambassade russe. Dans la foulée, lundi après-midi, la Lettonie a répondu à cette décision en annonçant qu'elle avait elle aussi demandé à l'ambassadeur de Russie de quitter le territoire letton et décidé de diminuer le niveau de ses relations diplomatiques avec Moscou au strict minimum.

La Lituanie a très rapidement suivi le mouvement de l’Estonie, affichant son soutien à l’Ukraine.

Oui, le ministère lituanien des Affaires étrangères a exprimé sa "pleine solidarité" avec l'Estonie et a déclaré que la mesure "infondée et injustifiée" de la Russie était "un signe de simple désespoir". La Lituanie avait déjà drastiquement diminué ses liens avec la Russie en avril dernier en réaction aux atrocités découvertes dans la ville de Boutcha.

Ce conflit diplomatique est survenu alors que les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne se réunissaient à Bruxelles pour discuter, entre autres, de l'agression de la Russie contre l'Ukraine.

Oui, et lors de ce conseil les trois pays baltes n'ont pas hésité à réclamer des sanctions plus sévères à l'encontre de la Russie ainsi qu'une plus forte assistance à l'Ukraine. Le week-end dernier, le trio balte avait déjà exhorté l'Allemagne à fournir des chars Léopard II à Kiev.

Merci Laura et merci à tous pour votre attention.