Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Donald Trump relance la guerre commerciale avec l’UE.
- Échange de 303 prisonniers entre Russie et Ukraine.
- Le Conseil de l’Europe défend la CEDH face aux pressions politiques.
Bonjour Gaspard, on commence ce journal en revenant sur le nouveau volet de la guerre commerciale entre Donald Trump et l’Union européenne.
En effet, ce vendredi 23 mai, Donald Trump a relancé la guerre commerciale transatlantique en annonçant vouloir imposer des droits de douane de 50% sur les produits européens importés aux Etats-Unis à partir du 9 juillet 2025.
Dans
une nouvelle attaque le président américain a déclaré sur son réseau
social Truth Social. “Il est difficile de traiter avec l’UE, qui a été
créée en premier lieu pour profiter des Etats Unis d’un point de vue
commercial”.
Donald Trump affirme que les discussions engagées avec Bruxelles, je cite, “ne vont nulle part”, et accuse l’Union européenne d’entretenir des pratiques commerciales déséquilibrées.
Oui Gaspard, et à la suite de cette annonce, les marchés financiers européens ont réagi immédiatement.
Effectivement, les principales places boursières ont accusé de fortes baisses : Paris chutait de 2,43%, Francfort de 2,03 % et Milan de 2,77%, selon l’AFP. Wall Street a également ouvert en baisse, notamment dans les secteurs du luxe et de l’automobile, particulièrement exposés.
Des bourses donc en baisse puisque le président américain martèle un discours désormais bien connu depuis son premier mandat : il y aurait un déficit commercial massif entre les Etats-Unis et l’Europe.
Oui, selon ses déclarations, ce déséquilibre atteindrait entre 300 et 350 milliards de dollars par an, en tenant compte, selon lui, des barrières tarifaires, des taxes sur la valeur ajoutée, des normes non douanières et d’un “traitement injuste” envers les entreprises américaines.
Des chiffres qui diffèrent de ceux avancés par la Maison Blanche qui évoquait un déficit de 235 milliards de dollars en 2024. Alors que de l’autre côté de l’Atlantique, la Commission européenne estime ce chiffre à 150 milliards d’euros pour les biens, et seulement 50 milliards en intégrant l’excédent des services américains.
Ce nouvel épisode intervient alors même qu’un échange bilatéral était prévu ce vendredi 23 mai.
Oui, le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, et le commissaire européen Maroš Šefčovič se sont entretenus vendredi 23 mai. L’Union européenne avait proposé un cadre de discussion qui visait à réduire réciproquement les barrières tarifaires, mais les efforts semblent vains.
Les discussions semble être au point mort Gaspard.
Oui d’autant qu’à la suite d’un échange téléphonique ce dimanche 25 mai entre Donald Trump et Ursula von der Leyen, l'échéance des droits de douane initialement prévue le 1er juin a été repoussée au 9 juillet. Une prolongation qui vise à laisser le temps aux deux parties d’engager des négociations commerciales “sérieuses” selon le président américain.
Bruxelles se prépare donc à réagir.
Oui, une consultation publique a été lancée par la Commission européenne sur une liste de produits américains potentiellement visés par des mesures de rétorsion: véhicule, avions, équipements électriques, produits agricoles ou encore spiritueux. Le 8 mai dernier, l’Union avait déjà menacé de taxer jusqu’à 95 milliards d’euros d’importations venues des Etats-Unis si aucun compromis n’était trouvé.
On continue ce journal en Ukraine Gaspard, où 303 prisonniers ont pu rentrer chez eux.
Oui Paul, entre le 23 et 25 mai, Kiev et Moscou ont procédé à la dernière phase d’un échange record de prisonniers: 1000 contre 1000. Ce dimanche, 303 soldats ukrainiens sont rentrés chez eux. Certains avaient été capturés à Marioupol, tombée aux mains russes en mai 2022. Cet accord, fruit des discussions d'Istanbul du 16 mai dernier, est jusqu’ici le seul résultat concret des récents pourparlers entre Kiev et Moscou.
Volodymyr Zelensky s’est réjoui de ce dénouement sur ses réseaux sociaux, saluant le travail de son équipe et affirmant que chaque soldat libéré bénéficierait de soin, d’un soutien matériel et des compensations dues. Depuis le début du conflit, il y a 3 ans, près de 6300 Ukrainiens auraient été libérés selon les autorités.
Mais cet éclair d’humanité contraste avec la brutalité du terrain.
En effet, puisque dans la nuit de samedi à dimanche, une série de bombardements russes à visé 13 oblasts, dont celui de Kiev, résultant en au moins 12 morts, dont 3 enfants, et plusieurs dizaines de blessés. À Kiev, neuf immeubles d’habitation, deux écoles et une polyclinique ont été endommagés. Les frappes russes n'ont fait l'objet d’aucune pause malgré les négociations récentes.
Ce dimanche, Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne a estimé, je cite, que “les attaques de la nuit dernière montrent une fois de plus que la Russie est déterminée à faire souffrir davantage l’Ukraine et à l’anéantir” avant d’ajouter la nécessité “d’exercer la pression internationale la plus forte sur la Russie pour qu’elle mette fin à cette guerre.”
On conclut ce journal Gaspard, en revenant sur le refus de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), d’affaiblir la Convention des droits de l’homme.
Effectivement, ce samedi 24 mai, Alain Berset, secrétaire général du Conseil de l’Europe, a opposé un refus ferme à la demande de neuf États européens souhaitant réinterpréter la Convention européenne des droits de l’homme en matière de migration.
Cette prise de position fait suite à une lettre ouverte, publiée la veille à l’initiative de Giorgia Meloni, présidente du conseil des ministres italien.
Les signataires, qui comprenaient entre autres la Pologne, l’Autriche ou encore le Danemark, y exprimaient leur volonté de rediscuter la portée de la Convention. Ils estimaient en effet que la CEDH en aurait étendu l’interprétation au-delà des intentions originelles de la Convention.
Alors Gaspard, face à ces pressions politiques, Alain Berset a répondu sans détour.
Oui, je cite, « Face aux défis complexes de notre époque, notre rôle n’est pas d’affaiblir la Convention mais au contraire de la garder solide et pertinente »,
Il a souligné l’importance de préserver l’indépendance et l’impartialité de la Cour, pilier de l’État de droit et derniers recours pour des milliers de requérants chaque année.
Dans une Europe tentée de politiser la justice au nom du contrôle migratoire, ce rappel à l’ordre sonne comme un avertissement: les droits humains ne doivent pas être les variables d’ajustement des agendas gouvernementaux.
Un journal de Isaline Feller, Assia Patel, Gaspard Timmermans et Paul Thorineau.