Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- négociations en cours entre l’Espagne et l’Angleterre pour le statut de Gibraltar
- plusieurs grands médias nationaux allemands signalent une hausse importante des prix des doses de vaccins contre la Covid en pleine pandémie
- l’enquête qui vise le géant pétrolier TotalEnergies accusé de Greenwashing
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura. Ouvrons ce journal en nous intéressant aux négociations en cours entre l’Espagne et l’Angleterre pour le statut de Gibraltar.
Bonjour à tous, bonjour Félix. Depuis le Brexit du 31 janvier 2020, l’enclave britannique d’environ 32 000 habitants située à l’extrême sud de la péninsule ibérique ne connaît toujours pas son statut. Les Gibraltariens sont largement en faveur d’un maintien au sein de l’UE, puisque lors du vote pour le Brexit 96% ont voté contre la sortie de l’Union. Le 31 décembre 2020, Espagnols et Britanniques s’étaient entendus in extremis pour garder ouverte la frontière terrestre de Gibraltar, afin que le territoire continue de profiter des accords Schengen.
À la fin de l’année dernière un accord de principe a été négocié entre Londres et Madrid.
Oui et celui-ci concernait la mobilité des personnes. La frontière entre l’Espagne et Gibraltar est franchie chaque jour par 15 000 personnes, il est donc primordiale pour l’économie du Rocher de faciliter les déplacements. Cet accord conditionne pour 4 ans la « mobilité maximale et illimitée des personnes entre Gibraltar et l’espace Schengen ». Il prévoit notamment la suppression des contrôles à la frontière terrestre et le transfert des contrôles douaniers à l’aéroport ainsi qu’au port de Gibraltar par la présence de policiers espagnols et gibraltariens supervisée par Frontex.
Les relations entre Gibraltar et l’Espagne fonctionnent pour l’instant sur la base d’arrangements ad hoc. Il n’y a pas de date limite pour la conclusion d’un accord sur un nouveau traité.
Oui et c’est notamment pour cela que les deux parties mènent une “éternelle négociation” pour ordonner définitivement les relations entre le “Rocher” et son voisin espagnol et européen. Si pour l’instant l’enclave a pu éviter les conséquences du Brexit, les élections générales espagnoles qui se tiendront au plus tard en décembre 2023 pourraient remettre en question les avancées. La droite conservatrice et nationaliste, favorite pour les prochaines élections, est beaucoup plus dure à l’égard du statut du rocher que le gouvernement socialiste en place. Ce qui inquiète Gibraltar.
À présent, tournons-nous du côté de l’Allemagne, plusieurs grands médias nationaux ont, grâce à l’obtention de documents officiels, signalé une hausse importante des prix des doses de vaccins contre la Covid en pleine pandémie.
Oui les révélations sont importantes. Les radiodiffuseurs publics NDR et WDR ainsi que le quotidien Süddeutsche Zeitung (SZ) ont réussi à obtenir des documents présentant les commandes de vaccin. Au total, l’Allemagne a dépensé 13,1 milliards d’euros en vaccins. Les documents montrent notamment une hausse inexpliquée des prix. En décembre 2020, la dose de vaccin Pfizer coûtait environ 15,50 €, 9 mois plus tard, le prix était passé à 23,20 € l’unité. Le prix des vaccins Moderna a également augmenté de plus de 50 % en trois mois.
Pourquoi cela est si dérangeant ?
Durant la pandémie, de nombreuses critiques ont été émises à l'encontre du manque de transparence entourant les contrats passés entre les grandes firmes pharmaceutiques et les pays européens pour les vaccins anti-Covid, alors que le parquet européen mène une enquête dans laquelle la responsabilité d’Ursula von der Leyen pourrait être mise en cause. Les révélations des médias allemands sont pour le moins dérangeantes.
De plus, un rapport publié par Global Health Advocates (GHA) et StopAids pointe du doigt l’influence des lobbys pharmaceutiques à la commission européenne.
Tout à fait, le rapport démontre qu’en pleine pandémie et face à une situation d’urgence la commission européenne a cédé à certaines demandes des laboratoires pharmaceutiques dont le prix des vaccins, la transparence des contrats mais aussi la propriété intellectuelle.
Terminons ce journal en évoquant l’enquête qui vise le géant pétrolier TotalEnergies accusé de Greenwashing.
Oui le greenwashing, ou "l'écoblanchiment" en français, est le fait de donner délibérément une image ou une position écologique à une organisation alors qu'en pratique ses actions polluent l'environnement. Mediapart a révélé il y a quelques jours que le parquet financier de Nanterre enquêtait sur la compagnie pétrolière TotalEnergies pour des "pratiques commerciales trompeuses". Le lancement de la procédure judiciaire fait suite à une plainte déposée en octobre 2020 par un groupement d’associations de défense de l’environnement dans lequel on retrouve notamment Wild Legal et Sea Shepherd France, qui accusait la firme de dégradation de l’air. Une deuxième plainte aurait été déposée par le collectif au printemps 2022 contre d’autres pratiques de l’entreprise qualifiées d'écocide.
Actuellement TotalEnergie est pointé du doigt pour son projet de pipeline pétrolier en Afrique entre l’Ouganda et la Tanzanie.
Oui et d’ailleurs les parlementaires européens ont adopté une résolution non contraignante contre ce projet en septembre 2022. Ce projet ambitieux visant à exploiter les énormes réserves de pétrole Ougandaise aura un énorme impact sur l’environnement. Les zones d’extractions prévues se trouvent à l’intérieur de réserve naturelle protégée et la construction du plus long oléoduc chauffé au monde sur plus de 1440 km, auront un réel impact négatif sur la biodiversité mais également pour les populations… Et depuis plusieurs mois l’entreprise communique sur ce projet en mettant en avant son action sociale et environnementale en Afrique de l’Est. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir.
Merci à tou·tes pour votre attention.