À quelques mois des élections européennes qui se tiendront le 9 juin 2024, Mathieu Maillard vous donne rendez-vous chaque semaine sur euradio pour vous informer sur un fait lié à cette élection.
Matthieu Maillard, à cinq mois des élections européennes pouvez-vous nous dire quelles sont les dernières tendances concernant le poste très convoité de président de la Commission européenne ?
Alors pour l’instant le Parti populaire européen, de centre droit, qui est le plus grand parti politique d’Europe, se prépare à soutenir la candidature d’Ursula von der Leyen pour un second mandat en tant que présidente de la Commission européenne. Mme von der Leyen, pour nos auditeurs qui est l’ancienne ministre allemande de la Défense avait été choisie par les dirigeants de l’UE en 2019, mais elle n’a pas encore annoncé son intention d’être la tête de liste du PPE aux élections européennes. Il devient toutefois de plus en plus évident que ce n’est qu’une question de temps.
Pour ce faire, elle doit être désignée par son propre parti politique, les chrétiens-démocrates allemands (CDU), un pilier de la famille du PPE, et soutenue par deux autres partis membres du PPE dans une lettre signée et livrée avant la date limite du 21 février. On devrait donc avoir du nouveau dans les jours et les semaines à venir.
Quels seront les deux autres partis qui seraient prêts à la soutenir ?
Et bien pour l’instant le sentiment qui prévaut à Bruxelles est que le parti de la Plateforme civique (PO) du nouveau Premier ministre polonais Donald Tusk et le parti de la Nouvelle Démocratie (ND) du Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis pourraient soutenir Mme von der Leyen.
Les critiques soulignent tout de même qu’alors que la Pologne est un grand État membre, M. Tusk qui a récemment remporté les élections polonaises, est engagé dans une bataille dramatique pour restaurer l’État de droit dans son pays après une décennie de déclin sous le règne du parti nationaliste conservateur Droit et Justice (PiS).
D’autre part, la Grèce et M. Mitsotákis bénéficient d’une grande partie du capital politique du PPE, car le parti de la Nouvelle Démocratie et son leader ne font face à aucune opposition politique sérieuse dans leur pays. De toute façon il se dit à Bruxelles que M. Tusk et M. Mitsotákis sont les deux leaders qui peuvent et veulent soutenir la candidature de Mme von der Leyen jusqu’au bout.
L’autre option qui serait « plus symbolique », est que deux petits partis soutiennent Mme von der Leyen.
Ces derniers mois, des rapports de presse et des spéculations à Athènes et à Zagreb ont indiqué que Kyriákos Mitsotákis et le Premier ministre croate Andrej Plenković convoitaient un poste à la tête de l’UE.
Le président croate Zoran Milanović a déclaré publiquement au début du mois que ce n’était pas un secret que M. Plenković « lorgnait le poste de Charles Michel », le président du Conseil.
Cependant, M. Plenković et M. Mitsotákis ont tous deux catégoriquement démenti de tels scénarios.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Alors le PPE a convoqué une réunion informelle des dirigeants, à laquelle Mme von der Leyen participe habituellement, qui se tiendra le 1er février au siège du PPE à Bruxelles avant le début d’un Conseil européen spécial. Cette réunion pourrait être l’occasion de discuter de la feuille de route pour les prochaines élections du Parlement européen, qui se dérouleront du 6 au 9 juin.
Le PPE devrait avoir au moins une douzaine de dirigeants à la table du Conseil européen après les élections. Le centre droit de l’UE estime qu’il s’agit là d’un avantage considérable pour négocier les postes les plus importants de l’UE et obtenir la présidence de la Commission européenne.
Mme von der Leyen, pour sa part, n’a encore rien annoncé malgré les rumeurs croissantes à Bruxelles et dans les capitales européennes. Lorsqu’elle aura annoncé sa candidature, la dernière étape sera l’approbation de celle-ci lors du congrès du PPE à Bucarest les 6 et 7 mars.