L'Europe au plus près

L'Europe au plus près - Vendredi 3 décembre

L'Europe au plus près - Vendredi 3 décembre

Bienvenue dans cette édition de « L’Europe au plus près » où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne.  

Cette semaine, revenons ensemble sur la session plénière du Comité européen des régions qui s'est tenue les 1er et 2 décembre derniers. Les 329 élus locaux et régionaux se sont rassemblés au sein de cette institution consultative pour débattre et voter des opinions, c'est-à-dire des recommandations à soumettre aux autres institutions de l'UE. Romain, sur quoi ont porté les débats cette semaine ?

Bonjour Thomas, bonjour à tous ! Les élus locaux et régionaux ont notamment discuté de démocratie en Europe, et plus particulièrement de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Ce vaste exercice de consultation citoyenne a débuté en mai dernier et durera encore jusqu'au printemps 2022. Absolument tous les citoyens et citoyennes de l'UE sont invités à y participer, pour exprimer leurs préoccupations et leurs idées sur ce que devraient être les priorités d'action de l'UE.

Dans le contexte de cette Conférence, le Comité a tenu mercredi dernier un débat avec Herman Van Rompuy, ancien président du Conseil européen, et aujourd’hui président du “Groupe de haut niveau sur la démocratie” au sein du Comité des régions.

Oui, ce groupe est chargé d'aider à organiser la Conférence au niveau local, notamment lors des panels de citoyens. Ces panels citoyens sont des débats qui ont lieu à Strasbourg mais également dans chaque Etat membre, en présence de citoyens tirés au sort. Ainsi mercredi, les élus ont insisté sur le fait que les autorités locales et régionales doivent être incluses dans les conclusions de la Conférence. Enfin, avant fin décembre, le Groupe de haut niveau remettra au Comité un rapport complet de ses propositions pour la démocratie en Europe.


Toujours lors de ces débats pour renforcer la démocratie en Europe, certains membres ont déjà lancé un appel pour modifier le fonctionnement même des institutions, et notamment les compétences attribuées au Comité des régions.

Oui en effet, nous disions plus tôt que le Comité est une institution consultative de l’UE. Elle ne peut pas proposer des lois comme la Commission, ou les voter comme le Parlement européen. C’est pourquoi mercredi 1er décembre, le français Christophe Rouillon, membre du Parti socialiste européen, a appelé à doter le Comité d’un pouvoir législatif, notamment sur les questions socio-économiques en lien avec la cohésion territoriale.

Une telle modification des compétences des institutions pourrait nécessiter une modification des Traités de l’Union européenne, un processus qui ne peut pas se faire sans l’accord des Etats-membres. Et justement, c’est devant le chef de l’Etat français Emmanuel Macron, que Christophe Rouillon a émis cette proposition, reprise par l’ensemble des élus locaux et régionaux.

Tout à fait ! Je cite “osez faire confiance aux régions”, c’est ce que Christophe Rouillon a demandé à Emmanuel Macron lorsque celui-ci a prononcé un discours mercredi lors de cette session plénière. Le président français a lui insisté sur des enjeux comme l’Etat de droit en Europe, la lutte contre la désinformation, ou encore le numérique. Une intervention qui s’inscrivait avant tout dans la préparation de la présidence française du Conseil de l’UE.

On le rappelle, cette présidence tournante consiste pour un Etat membre à coordonner pendant 6 mois le travail des 27 au sein du Conseil de l’UE. Cette présidence est pour l’instant occupée par la Slovénie, et c’est la France qui lui succédera en janvier, pour le premier semestre 2022.

Oui, une année 2022 très importante pour l’exécutif français qui cherche à mobiliser sur ces enjeux européens tous les acteurs de son territoire. En outre, c’est également en France, à Marseille, que se tiendra les 3 et 4 mars prochain le 9e Sommet européen des régions et des villes. Cette journée rassemblera plus d’un millier d’élus européen, sous la coordination de la Région Sud-Provence-Alpes-Côte-d’Azur, et de la présidence française de l’Union. 

Depuis le 1er décembre, les inscriptions sont ouvertes pour cette vaste réunion des élus locaux du territoire européen. 

Une réunion qui devra permettre de mieux mettre en commun l’action des territoires dans les domaines de la santé, de la digitalisation et des efforts déployés en matière d’environnement. Les membres du Comité ont également annoncé qu’ils présenteront lors de ces journées le bilan de leur contribution à la Conférence sur l’avenir de l’Europe.


Terminons ce journal en évoquant un autre débat qui a rythmé cette session plénière du Comité. Alors que les institutions de l’UE se sont accordées pour désigner l’année 2022 comme “année européenne de la jeunesse”, les élus locaux et régionaux ont organisé une discussion sur cet enjeu avec la participation de représentants d’autres organes de l’UE.

Oui Thomas, étaient notamment présents à cette occasion la présidente du Forum européen de la jeunesse Silja Markkula, mais aussi des eurodéputés représentant les sections “jeunes” des principaux partis politiques européens. L’objectif pour les élus locaux européens était de présenter à cet ensemble d’acteurs leurs recommandations sur les initiatives qui seront déployées prochainement dans ce domaine. 

L’une des principales initiatives déployées par l’UE, justement est la “Garantie renforcée pour la jeunesse”. De quoi s’agit-il Romain ? 

Cette garantie renforcée a été annoncée par l’UE fin 2020. Elle consiste en un engagement que prennent les 27 Etats-membres pour que l’ensemble des jeunes âgés de moins de 30 ans bénéficient d’une “offre de qualité” pour un emploi, un stage ou encore une formation.

Un objectif ambitieux alors que la pandémie de coronavirus a fortement aggravé le problème du chômage et de la précarité chez les jeunes.

Oui, alors qu’en 2021, 17% des moins de 25 ans sont au chômage en Europe, déjà en février de cette année, les membres du Comité des régions avaient montré leur déception devant les moyens insuffisants pour mettre en oeuvre cette garantie. Ils considéraient par exemple que le Fonds social européen (FSE), ce fonds structurel chargé de stimuler l’emploi des jeunes notamment, n’a pas été assez approfondi. Un sentiment qu’ils ont à nouveau partagé cette semaine.  

Romain L'Hostis - Thomas Kox

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