Tous les jours sur euradio, l'équipe de Géopolis part à la rencontre de celles et ceux qui font l’Europe d’aujourd’hui.
Au programme :
- Bombardements britanniques au Yémen
- Le point sur les élections européennes
- Une manifestation pro-Staline à Tbilissi
Démarrons ce journal en évoquant les bombardements opérés par le Royaume-Uni et les Etats-Unis au Yémen.
Oui c’est une nouvelle escalade du conflit entre Israël et “l’axe de la résistance”, cette alliance composée du Hamas, du Hezbollah iranien et des rebelles Houthis au Yémen. Dans la nuit du 11 au 12 janvier, les forces anglaises ont bombardé, conjointement avec Washington, le territoire yéménite. Les correspondant·es de l’AFP présents sur place disent notamment avoir entendu des explosions dans la capitale Sanaa.
Cette opération fait suite à de nombreuses attaques de la part des rebelles Houthis sur des navires présents dans la zone ces dernières semaines.
Oui le groupe de rebelles a déclaré prendre pour cible uniquement des navires battant pavillon israélien, ou ayant des connexions avec l'État hébreu en Mer rouge. Le problème étant que la mer rouge est une des plus importantes routes maritime commerciales au monde. On estime qu’environ 12 % du commerce mondial y transite. Un chiffre qui a commencé à baisser ces dernières semaines, puisque certain·es armateur·rices ont décidé d’éviter la zone. Une décision qui provoque des rallongements considérables et donc forcément une augmentation du temps et des coûts de trajet.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a évoqué une réponse je cite “limitée, proportionnée et de légitime défense”. Concrètement, quels dégâts ont été causés par ces bombardements ?
70 missiles ont été tirés par les deux pays, tous visant des positions militaires houthis à Sanaa et dans d’autres villes détenues par les rebelles, et le bilan humain s’élève pour le moment à 5 morts.
Plusieurs dizaines de milliers de Yéménites sont descendus dans les rues pour protester contre ces frappes. De son côté, Abdel Malek al-Houthi, leader du mouvement, a menacé de représailles les auteurs de ces bombardements.
Ces rebelles, qui ont mis la main sur une grande partie du territoire yéménite, sont également soutenus par l’Iran.
Oui, les craintes d’une escalade du conflit à Gaza sur tout le reste du Proche-Orient semblent ne jamais avoir été aussi fondées. Les Houthis ont annoncé ne clairement pas avoir l’intention de ralentir leurs attaques en Mer rouge, malgré les bombardements et la présence de navires de guerre américains dans la région. Londres et Washington ont également d'ores et déjà annoncé que d’autres opérations du même type pourraient avoir lieu.
L’inconnue est maintenant la réaction du Hezbollah, dont beaucoup redoutent qu’il ajoute de la tension dans une situation déjà particulièrement envenimée.
Poursuivons ce journal en évoquant les tendances qui se dessinent à l’approche des élections européennes qui se tiendront du 6 au 9 juin.
Oui, ces élections traditionnellement boudées par une grande partie des électeurs s’annoncent pourtant de la plus grande importance. Le prochain Parlement européen aura un rôle primordial à jouer face à la poursuite du conflit en Ukraine, l’avancée du processus d’intégration de plusieurs pays ou encore la réalisation des ambitieux objectifs climatiques annoncés.
A l’heure actuelle, quelles sont les forces en présence et les têtes de listes déjà annoncées ?
Plusieurs visages bien connus s’engagent dans la campagne. En France, Jordan Bardella, déjà eurodéputé, s’engage à nouveau comme tête de liste avec le Rassemblement national. En revanche, on ne connaît toujours pas les chefs de file du côté du parti présidentiel Renaissance, ni non plus du côté de la France Insoumise.
En Belgique, l’actuel président du Conseil, Charles Michel sera à la tête de son parti le Mouvement Réformateur. Enfin, Matteo Renzi, qui a également été à la tête du Conseil par le passé, mènera une alliance centriste en Italie
Et pour le moment, que disent les sondages ?
La montée de l’extrême droite, que l’on constate dans de nombreux pays d’Europe se vérifie. D’après un sondage Europe Elects, le groupe d’extrême droite Identité et Démocratie deviendrait la troisième force dans l’hémicycle, derrière le Parti Populaire européen et l'Alliance Socialiste et Démocrate.
En revanche, le pessimisme règne du côté des partis écologistes, qui pourraient perdre une vingtaine de sièges à la suite de ce scrutin sur les 72 qu’ils détiennent actuellement.
Concluons ce journal en Géorgie, où une manifestation au motif pour le moins surprenant s’est tenue ces derniers jours.
Selon Reuters, environ 3000 personnes se sont réunies dans les rues de Tbilissi à l’initiative du parti pro-russe Alt-Info. La raison ? Une icône religieuse a été endommagée et recouverte de peinture bleue dans la Cathédrale de la Sainte Trinité. La particularité de cette icône étant qu’elle était à l’effigie de…. Joseph Staline. Le Leader soviétique qui avait pourtant décimé les rangs du clergé orthodoxes, envoyant des cohortes de prêtres au goulag pendant ses près de 30 années à la tête de l’URSS.
Pour rappel, le Petit père des peuples, comme il était surnommé pendant son règne, est originaire de Gori en Géorgie où une certaine mémoire du dictateur est entretenue.
L’icône a par la suite été nettoyée et replacée dans l’église.
Oui, l’Église orthodoxe géorgienne s’est dite particulièrement offensée par cet acte, qu’elle considère comme offensant envers les icônes et les croyances. D’ailleurs elle ne semble pas prête à faire machine arrière, puisque aussitôt la peinture restaurée celle-ci a été placée en plein centre de l'église, alors qu’elle était auparavant dans un recoin peu fréquenté du bâtiment.
L’autrice de cet acte “hooligan” comme le décrivent les autorités, est quant à elle sous protection policière, après que des dizaines d’activistes orthodoxes aient déferlés chez elle.
Et cette scène survient alors que la Géorgie avance péniblement dans son processus de rapprochement avec l’Union européenne
Oui, la Pologne a particulièrement mal pris ces manifestations pro-Staline. Son ambassadeur en Géorgie a rappelé que plus de 1,8 millions de polonais ont perdu la vie lors du règne de Joseph Staline.
Un journal de Joris Schamberger et Ariane Dana