Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 1er octobre 2024

Herbert Kickl © C.Stadler/Bwag; CC-BY-SA-4.0 Aujourd'hui en Europe - 1er octobre 2024
Herbert Kickl © C.Stadler/Bwag; CC-BY-SA-4.0

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Giona Melotto, Margot Klein, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde. 

Au programme : 

- Les élections autrichiennes gagnées par le parti d'extrême droite du FPÖ.

- Les nouvelles restrictions en termes de migration européennes.

- Le Royaume Uni ferme sa dernière centrale à charbon.

Bonjour, ouvrons ce journal en évoquant le résultat des élections nationales autrichiennes, qui se sont tenues ce dimanche, où le parti d'extrême droite FPÖ a obtenu la victoire avec 29% des voix. 

C’est un vote historique, car jamais ce parti n’avait gagné les élections ni investi de chancelier. Le parti de Herbert Kickl devra cependant former une coalition pour pouvoir gouverner, ce qui s’annonce difficile. En effet, à ce jour aucune autre formation politique autrichienne ne veut former de coalition avec le FPÖ, à la réputation sulfureuse.

Le FPÖ est effectivement considéré comme un parti populiste, nationaliste et d’extrême droite, dont l’histoire récente a été émaillée de nombreux scandales.

En effet, le parti a été fondé dans les années 50 par d’anciens Nazis. Le parti a ensuite gagné en popularité dans les années 90, lorsqu’il a axé ses politiques sur des discours anti-immigration et eurosceptiques. Il a même gouverné au sein d’une coalition au début des années 2000, ce qui avait valu à l’Autriche des sanctions de la part des autres membres de l’Union européenne. 

Lors des dernières élections législatives le FPÖ avait trébuché suite à un scandale de collusion avec le Kremlin. Avec à sa tête, Herbert Kickl, le FPÖ a adopté ces dernières années un discours encore plus radical, marqué par un climato-scepticisme assumé, un discours virulent sur les questions migratoires et volontiers conspirationniste.

Avec 29% des voix, le FPÖ n’a pas de majorité. Quels sont donc les autres partis susceptibles de former un gouvernement? 

Le parti conservateur des Démocrates Chrétiens de l’actuel Chancelier Karl Nehammer est arrivé deuxième du scrutin, avec 26,3%. Nehammer a complètement exclu la possibilité de s’allier avec Herbert Kickl, qu’il considère comme un ennemi de la démocratie, mais n’a pas encore exclu une coalition avec le FPÖ si le dirigeant Herbert Kickl n’en fait pas partie. Le parti conservateur actuellement au pouvoir est également le seul parti qui a déjà formé une coalition avec le FPÖ, en 2000. 

Il pourrait aussi s’allier avec le parti arrivé en troisième position du scrutin, le SPO, un parti de centre gauche. Le SPO a d’ailleurs enregistré le pire résultat de son histoire en obtenant tout juste au-dessus de 20%. 

Une coalition est-elle alors possible sans inclure le FPÖ ? 

Si les sociaux-démocrates, les conservateurs et éventuellement un plus petit parti comme le parti libéral Néos s’allient, ils peuvent construire une “coalition des perdants”, afin de former une majorité tout en excluant le FPÖ. Cette option, bien que légale, a été qualifiée par Herbert Kickl “d’entorse à la constitution” dans une interview avec le journal Die Presse datant du 28 août. Elle placerait alors le parti d’Herbert Kickl dans l’opposition. 

Alors que les résultats des élections en Autriche illustrent les craintes que suscitent les questions migratoires de plus en plus de pays européens veulent des politiques plus strictes en Europe sur le sujet.

Il y a quelques semaines, les Pays Bas et la Hongrie avaient demandé une dérogation aux politiques européennes en matière de migration, afin d’imposer, à l’échelle nationale, des mesures bien plus strictes. Plus récemment, le parti allemand de centre droit CDU a d’ailleurs fait pression sur Bruxelles pour que l’UE finance des clôtures aux frontières grecques et polonaises. Cela fait suite à une demande de la part des Grecs que Bruxelles offre son soutien financier pour la construction de murs à ses frontières. L’UE ne semble de son côté pas prête à soutenir un tel projet, selon des représentants de la Commission, qui estiment que Bruxelles doit se concentrer sur de meilleures solutions afin de réguler l’immigration illégale. 

En effet, les déclarations récentes de la CDU font suite à un durcissement des contrôles aux frontières allemandes pour “limiter l’immigration illégale”. Berlin se prépare également à augmenter le nombre de demandeurs d’asiles qu’elle renvoie vers leur pays d’arrivée, souvent la Grèce. 

Depuis le règlement Dublin III, les migrants doivent introduire leur demande d’asile dans leur pays d’arrivée, ce qui fait peser un poids conséquent sur les pays du Sud de l’Europe comme la Grèce. A partir de 2026 cependant, un nouveau pacte européen  sur la migration voté plus tôt cette année sera mis en vigueur. 

Terminons notre tour de l’actualité européenne avec une bonne nouvelle pour l’environnement  : lundi 30 septembre, le Royaume Uni a fermé sa dernière centrale à charbon.

Oui, le Royaume Uni, qui est un des pionniers de l'énergie du charbon, est la première grande économie mondiale à abandonner cette énergie très polluante. C’est "la fin d’une ère", à affirmé le ministre britannique de l’Énergie Michael Shanks, après la fermeture de la centrale à charbon de Ratcliffe-on-Soar qui mettra fin à 142 ans de dépendance de Londres aux combustibles fossiles.  

Une décision sans précédent prise par un membre du G7, considérant aussi que le charbon a largement contribué au développement économique du Royaume Uni. 

Une mesure qui arrive plus de 10 ans avant la date fixée lors d’une réunion des ministres du G7 du 30 avril dernier. 

Un acte qui est fruit d’un long engagement de Londres dans sa transition énergétique.

Oui, la transition vers d’autres sources d’énergie a commencé dans les années 90, lorsque le charbon a progressivement été remplacé par le gaz. Cependant, il est resté un élément crucial de la production énergétique britannique pendant les deux décennies suivantes. Mais c’est surtout grâce au développement des énergies renouvelables, qui génèrent maintenant 50% de l'énergie britannique, que le Royaume Uni a pu faire ce grand pas vers une économie plus verte.

Un journal de Margot Klein et Giona Melotto.