Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- La première victoire des forces pro-européennes en Pologne, avec l’élection de leur candidat Szymon Holownia à la présidence de la Diète
- Les débuts tumultueux du nouveau gouvernement slovaque mené par Robert Fico
- Le lancement de la construction du "Celtic Interconnector," un câble électrique sous-marin à haute tension reliant la France et l'Irlande
Ouvrons ce journal en évoquant une première victoire des forces pro-européennes en Pologne, avec l’élection de leur candidat Szymon Holownia à la présidence de la Diète, le parlement polonais.
Oui, ce lundi 13 novembre, le chef de file du parti chrétien-démocrate Pologne 2050, a battu la candidate du parti Droit et Justice ou PiS, Elzbieta Witek, par 265 voix contre 193, sur 460 députés. Une première victoire pour l’opposition polonaise menée par Donald Tusk qui devrait parvenir à former un gouvernement.
L’opposition qui se dit pressée de “nettoyer” les institutions polonaises de la corruption après 10 ans de domination du PIS.
Szymon Holownia, le nouveau président de la Diète, a affirmé après son élection que la chambre basse du parlement ne serait plus un simple "bureau au service du gouvernement ni une tribune pour le mépris.” Szymon Holownia s'est également engagé à rompre avec les pratiques de ses prédécesseurs et à restaurer des pratiques parlementaires plus démocratiques.
Les forces pro-européennes de la coalition de la plate-forme civique ont également élu un président issu de leurs rangs au Sénat mais malgré ces victoires le Président Duda tente de retarder l’installation d’un gouvernement mené par Donald Tusk.
Oui le Président Duda tente de ralentir la nomination d’un gouvernement pro-européen et a décidé de confier la mission de former un gouvernement à Mateusz Morawiecki, le Premier ministre sortant issu du PIS.
Cette mission n’a cependant quasiment aucune chance d’aboutir. Elle permettra tout au plus au PIS de gagner quelques semaines avant de devoir laisser les rênes du gouvernement à l’équipe de la Plate-forme civique.
Les dirigeants des trois partis pro-européens viennent d’ailleurs de signer un accord de coalition, offrant une feuille de route pour leur alliance avec Donald Tusk en tant que Premier ministre.
Oui, ce document aborde des questions cruciales telles que la gestion économique et environnementale, les relations avec l'UE, la reconstruction des médias publics ou encore la question de la séparation de l'Église et de l'État. La question de l'avortement, un sujet brûlant en Pologne, est également sur la table, avec deux projets de loi déposés par la Gauche unie pour faciliter les conditions d'accès à l'IVG. Selon le co-dirigeant de la Gauche, Wlodzimierz Czarzasty, « le plus important maintenant est […] de construire une Pologne tolérante, ouverte, bâtie sur l’État de droit, responsable. Une Pologne avec une place importante au sein de l’Union européenne ».
Continuons ce tour de l’actualité en évoquant les débuts tumultueux du nouveau gouvernement slovaque mené par Robert Fico.
Oui, longtemps premier ministre, accusé dans plusieurs dossiers de corruption, eurosceptique et pro-russe Robert Fico a repris la tête du gouvernement slovaque après les élections parlementaires d'octobre 2023.
La coalition gouvernementale, composée de deux partis sociaux-démocrates et d'un parti nationaliste, fait déjà parler d’elle pour des décisions et des déclarations pour le moins polémiques.
Le ministre de l’environnement, climatosceptique, défraie la chronique en demandant l’organisation d’un référendum sur la sortie de la Slovaquie de l’UE.
Cette proposition émane de Rudolf Huliak, nouveau ministre de l'Environnement, dont la nomination a été contestée par la présidente slovaque, Zuzana Čaputová, en raison de son négationnisme sur le changement climatique et de son historique d'agression envers des activistes.
Cette demande se heurte cependant à l’opposition d’autres membres de la coalition, notamment de la part du leader social-démocrate Peter Pellegrini, qui insiste sur l'importance de maintenir un ancrage clair de la Slovaquie dans l'OTAN et l'UE.
Autre décision polémique, le gouvernement slovaque à pris la décision de bloquer une importante livraison d'armes à l'Ukraine.
En effet, le 8 novembre, la Slovaquie a surpris la communauté internationale en décidant de bloquer une importante livraison d'armes à l'Ukraine, d'un montant de plus de 40 millions d'euros. Cette décision, en contradiction avec les engagements antérieurs de la Slovaquie, qui avait déjà fourni à Kiev des équipements militaires estimés à 671 millions d'euros, s'explique par le tropisme pro-russe du chef du gouvernement slovaque qui avait déjà annoncé pendant la campagne son souhait d’interrompre le soutien de Bratislava à Kiev.
Terminons ce journal en évoquant le lancement de la construction du "Celtic Interconnector," un câble électrique sous-marin à haute tension reliant la France et l'Irlande.
Oui, ce projet, qui a débuté le lundi 13 novembre, est prévu pour être achevé d'ici 2026 et intégré au réseau en 2027. Face aux défis actuels en matière de sécurité énergétique et à la nécessité croissante d'intégrer des sources d'énergie renouvelable, l'Union européenne s'engage dans une démarche visant à renforcer les liens entre ses membres. En reliant la côte sud de l'Irlande à la côte nord de la France, ce câble de 700 mégawatts créera un lien direct entre les réseaux électriques de deux nations, renforçant ainsi leur résilience et leur capacité à faire face aux variations de l'approvisionnement énergétique.
Ce projet a été salué comme une avancée majeure.
Oui, le ministre irlandais de l'Environnement et du climat, Eamon Ryan, affirme que qu’il contribuera non seulement à réduire les prix de l'énergie mais également à orienter le pays vers un système électrique à consommation "zéronet." Agnès Pannier-Runacher, son homologue française, insiste quant à elle sur le rôle crucial du "Celtic Interconnector" dans le renforcement de la sécurité énergétique et les efforts de décarbonisation en France et en Irlande.
Quelles autres initiatives se profilent ?
Alors que le "Celtic Interconnector" entre la France et l'Irlande marque un jalon significatif vers une sécurité énergétique accrue, d'autres initiatives d'interconnexion se profilent à l'horizon. Les deux pays souhaitent étendre leur collaboration sur d’autres projets tels que l'éolien terrestre, le développement solaire, et les énergies renouvelables en mer. Par ailleurs, l'Irlande déploie des efforts pour établir de nouvelles connexions avec le réseau électrique britannique alors que la France établit quant à elle une connexion électrique avec l'Espagne.
Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.