Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- Amende contre Google et enquête sur le partenariat Microsoft-OpenAI, l’UE déterminée à imposer ses règles aux géants du numérique
- Les velléités du Parlement européen de priver la Hongrie de son droit de vote au Conseil de l’UE.
- La sollicitation par la Commission européenne de la chanteuse Taylor Swift, pour encourager la participation des jeunes aux élections européennes
Ouvrons ce journal en évoquant l’Union européenne, qui, entre amende contre Google et enquête sur le partenariat Microsoft-OpenAI, semble déterminée à imposer ses règles aux géants du numérique.
Oui, le jeudi 11 janvier, l’avocate générale de la Cour de justice de l'Union européenne a proposé de confirmer le revers judiciaire que l’UE avait infligé à Google. en juin 2017. La Commission européenne avait alors infligé au géant du web une amende inédite de 2,4 milliards d'euros pour sanctionner ses pratiques anticoncurrentielles sur le marché des comparateurs de prix, soulignant notamment l'abus de position dominante de Google en faveur de son service Google Shopping. Malgré des modifications apportées par la firme pour se conformer aux normes européennes, la cour pourrait donc confirmer cette sanction.
Le litige, ouvert en 2010, est l’un des nombreux sujets d’affrontement entre Bruxelles et le géant californien.
Oui Google a déjà été condamné à trois reprises par l’UE ces dernières années pour, déjà, ses pratiques anticoncurrentielles à des amendes atteignant un total de plus de 8 milliards d'euros. Une somme à relativiser cependant pour un groupe qui avait fait presque 283 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2022.
En parallèle, le mardi 9 janvier, la Commission européenne a annoncé son examen du partenariat entre Microsoft et OpenAI.
Oui, l’UE s'intéresse notamment à l'investissement massif de 13 milliards de dollars de Microsoft dans OpenAI, l’entreprise qui développe Chatgpt.
La Commission européenne et de l'autorité britannique de la concurrence examinent la nature de ce partenariat.
Oui, alors que le marché évolue vers une plus grande concentration, la Commission européenne cherche à garantir la compétitivité et à éviter que le secteur ne soit dominé par un ou quelques acteurs. L'enquête en cours soulève des questions concernant l'avenir de l'IA en Europe et ses résultats pourraient influencer la réglementation future des partenariats entre géants technologiques et startups dans le secteur de l'IA, notamment à la lumière de la nouvelle législation sur les marchés numériques prévue pour entrer en vigueur en mars.
Continuons ce tour de l’actualité en évoquant les velléités du Parlement européen de priver la Hongrie de son droit de vote au Conseil de l’UE.
Oui, un droit de vote assorti d’un pouvoir de veto, dont le premier ministre hongrois, Viktor Orban, use actuellement pour bloquer le plan de soutien de 50 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine. L'impasse politique a suscité des débats animés au sein du parlement européen, donnant naissance à une proposition : priver la Hongrie de son droit de vote au sein du Conseil de l'UE.
Mais comment l'Union européenne pourrait-elle la mettre en œuvre ?
Cela nécessiterait l’activation de l'article 7, paragraphe 2, des traités européens, un mécanisme conçu pour sanctionner les États membres qui portent atteinte aux principes démocratiques fondamentaux. Cette initiative, lancée le 8 janvier par Petri Sarvamaa, un eurodéputé conservateur finlandais, vise à réagir aux multiples violations des principes démocratiques perpétrées par le gouvernement hongrois, notamment en ce qui concerne l'indépendance de la justice et le pluralisme médiatique.
Ces manquements ne sont pas récents, alors pourquoi maintenant ?
Outre la défense des valeurs démocratiques au sein de l'UE, l'objectif déclaré est de neutraliser la capacité de Viktor Orbán à utiliser son pouvoir de veto à Bruxelles. La Hongrie paralyse actuellement le plan de soutien à l'Ukraine, exacerbant les tensions au sein de l'Union.
La demande de priver la Hongrie de son droit de vote pourrait rapidement prendre une tournure concrète.
Oui, selon différentes sources parlementaires, le Parlement européen pourrait soutenir l’activation de cette procédure exceptionnelle dès la session plénière à Strasbourg du 15 au 18 janvier 2024. La question de la défense de l'État de droit suscite généralement un large consensus au sein de l'hémicycle, comme l'a démontré un vote massif, en juin dernier, visant à empêcher la Hongrie de prendre la présidence du Conseil de l'UE au second semestre de 2024.
Terminons ce journal en évoquant une initiative inédite : la sollicitation par la Commission européenne de la chanteuse Taylor Swift, pour encourager la participation des jeunes aux élections européennes du 9 juin prochain.
En effet, Margarítis Schinás, vice-président de la Commission européenne en charge des Migrations et de la promotion du mode de vie européen, a formulé cette demande le mercredi 10 janvier lors d'une conférence de presse consacrée à l'Année européenne de la jeunesse, qui s'est déroulée en 2022. De fait, le taux de participation des jeunes aux élections européennes reste un défi, avec des chiffres généralement encore plus bas que la moyenne générale.
L'idée repose sur le constat que les jeunes sont plus susceptibles d'être influencés par des personnalités qu'ils admirent, plutôt que par des responsables politiques.
Elle découle du succès de l'initiative de Taylor Swift, qui, en septembre dernier, a encouragé les jeunes Américains à s'inscrire sur les listes électorales. Le résultat a été significatif, avec 35 000 nouvelles inscriptions le lendemain de son message, marquant une augmentation de 23 % par rapport à l'année précédente. La Commission européenne espère ainsi que cette collaboration entre la sphère politique et le monde du divertissement contribuera à susciter l'intérêt des jeunes électeurs pour les enjeux européens.
Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.