Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Alizée Lambin, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Des élections municipales en Serbie remportées par le parti au pouvoir
- De nouveaux blocages de agriculteurs entre la France et l’Espagne
- Les dernières données d’Eurostat indiquent une remontée de l’inflation
Ouvrons ce journal en Serbie, où le SNS, parti du très autoritaire président Aleksandar Vučić, revendique la victoire dans cinq municipalités, six mois après un premier scrutin controversé.
Tout à fait Paloma, dans la nuit du dimanche 2 juin et lundi 3 juin, le parti au pouvoir a annoncé sa victoire dans plusieurs municipalités, dont celle de la capitale serbe, Belgrade. En décembre dernier, les élections municipales avaient été entachées par une série d’accusations d’irrégularités et de fraudes électorales - comme l’achat de voix ou encore “le bourrages des urnes” -, des accusations que le SNS avait rejetées en bloc mais qui avait entraîné deux semaines de manifestations intenses dans les rues de la capitale.
Sous la pression internationale, le parti au pouvoir avait, finalement, dû se résoudre à organiser un nouveau scrutin dans tout le pays.
Le parti d’Aleksandar Vučić, le SNS, est donc arrivé en tête des voix, et de loin.
Le parti de cet ancien journaliste aux commandes de la Serbie depuis 2017 - aurait selon les premiers résultats, obtenu 53% des voix dans la municipalité de Belgrade. Un résultat écrasant, qui le place de très loin devant les 17% atteint par le parti Kreni Promeni, arrivé en seconde position dans les sondages et nouveau venu dans l’opposition. Dans la foulée de sa victoire qu’il considère, je cite : de “ pure et convaincante”, Aleksandar Vučić, à estimé qu’elle permettrait au SNS d’obtenir près de 63 sièges sur les 110 du conseil municipal de Belgrade.
Soutenu par de hauts responsables du pays, la campagne électorale a été dominée tout le long par le SNS, transformant ces élections locales en un quasi-scrutin national d’après le Centre de recherche, de transparence et de responsabilité - le CRTA - .
On note un taux de participation électorale plus faible. Seulement 37 % des électeurs se seraient rendus aux urnes, contre 45% au mois de décembre. Mais ces nouvelles élections se sont, à nouveau, déroulées dans un climat tendu.
Tout à fait, malgré la présence de 120 observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe - déployée pour surveiller le nouveau scrutin, de nouvelles pratiques illégales ont encore été pointées du doigt à Belgrade et dans d’autres localités. Notamment à Novi Sad - deuxième ville de Serbie - où des militants de l'opposition ont accusé le SNS d'avoir acheté des voix. Des échauffourées s’en sont suivies entre la police, des militants de l'opposition et les partisans du SNS
Poursuivons ce journal en évoquant une mobilisation de près de 3 000 agriculteurs français et espagnols qui ont bloqué les routes qui traversent la chaîne des Pyrénées lundi 3 juin.
Tout à fait Paloma. Près de sept points de passages transfrontaliers ont été bloqués tout au long de la journée. Objectif de cette action coup de poing jugée “historique” par ses organisateurs : faire entendre les revendications des agriculteurs à quelques jours du prochain scrutin européen du 9 juin.
Détaché de toute bannière syndicale et apolitique, ce mouvement de protestation qui devrait durer 24h, intervient seulement quatre mois après le grand mouvement de colère agricole qui avait secoué plusieurs pays européens en janvier dernier.
Des deux côtés de la frontière, on conteste la politique agricole commune - la PAC -, et l’on revendique de nouvelles réglementations européennes.
Si la hausse du prix des intrants chimiques et la faiblesse salariale de la profession sont toujours au cœur des revendications, les agriculteurs français et espagnols réclament - plus particulièrement - la mise en place d’un bouclier tarifaire qui viendrait atténuer les hausses du coût des énergies qui pèsent sur eux. Ils entendent également protester contre une concurrence qu’ils jugent “déloyale” vis-à-vis de certains pays. Notamment le Maroc, qui n’est pas soumis aux mêmes règles que les États-membres de l’UE. Ils réclament ainsi le respect des fameuses «clauses miroirs», qui exigent que les normes environnementales européennes s'appliquent également aux produits importés.
Concluons ce journal en évoquant les dernières statistiques de l’agence Eurostat. En mai, l'inflation aurait rebondi dans la zone euro.
Pour la première fois de l’année, l’inflation de la zone euro sur un an est repartie à la hausse, à 2,6 %, contre 2,4% en mars et en avril. Une hausse qui dépasse par ailleurs les prévisions des analystes qui tablaient sur un 2,5%. Une nouvelle qui tombe mal à l’approche des élections européennes et alors que jeudi 6 juin, la Banque centrale européenne - qui vise un objectif de 2% - devait annoncer sa première baisse des taux de l’année. Cette baisse des taux sera tout de même maintenue, la BCE considérant ce revers comme temporaire.
La remontée de l’inflation s’explique en partie par l’accélération des prix des services et de l’énergie.
Cette reprise s'explique en effet par l'augmentation des prix des services, en hausse de 4,1%, et de l'énergie, en hausse de 0,3%. Mais bonne nouvelle, les prix alimentaires et des biens industriels ont quant à eux ralenti de quelques points a précisé l’institut européen des statistiques.
Un journal de Paloma Biessyet Alizée Lambin